Puerto Inirida : dernier contact avec la « civilisation »
Accessible uniquement par bateau ou par avion, la petite ville d’Inirida se trouve à environ 1 heure et demie de vol à l’est de Bogota, tout près de la frontière avec le Venezuela, près de la rivière Rio Inirida. Comme cette rivière ressemble à un bouillon marron, Inirida était pourtant le point de départ idéal pour se rendre dans des régions aux eaux claires et aux eaux noires, également accessibles par bateau. Le groupe de 36 personnes a été divisé en trois petites équipes de chacune 12 personnes pour visiter à tour de rôle les trois destinations hors de la localité, avec nuitées chez les populations indigènes. Inirida nous offrait la dernière possibilité de dépenser de l’argent et d’acheter les choses oubliées.
Il y avait toutefois un biotope ou encore le Caño Bonito à ne pas manquer dans les environs d’Inirida car on y trouve des corydoras en grande quantité. Dans les autres biotopes, nous n’avons pu trouver qu’exceptionnellement des espèces de corydoras, mais dans le Caño Bonito, c’était possible, du moins en février. Quelle n’a pas été notre surprise en revoyant ce biotope maintenant, à la fin de la saison des pluies : le niveau d’eau qui était monté de plusieurs mètres avait inondé toute la zone.
Les poissons étaient donc répartis sur cette plus grande quantité d’eau et on ne les rencontrait qu’en nettement moins grand nombre. Mais c’est comme ça, les corys sont des poissons grégaires. Dès qu’on en a découvert un, les autres ne peuvent pas être loin ! Une occasion en or pour tester le JBL PRONOVO CORYDORAS. Bien que les corydoras soient assez craintifs, ils se sont très vite attaqués à cette nourriture entièrement nouvelle pour eux !
Il est intéressant de comparer les paramètres d’eau entre la saison sèche en février et la fin de la saison des pluies en novembre :
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Févr. 22 |
Nov. 22 |
Lieu / Type de biotope |
Inirida, grand Caño Bonito |
Grand Caño Bonito |
Données GPS : latitude |
03°53'41.4'' N |
03°53'41.4'' N |
Données GPS : longitude |
67°53'58.3 W |
67°53'58.3 W |
Date |
05/02/2022 |
17/11/2022 |
Heure |
14 h 15 |
16 h 15 |
Nuages |
nuages épars |
très couvert |
Profondeur de visibilité en cm |
env. 200 |
env. 60 |
Température de l’eau en °C (surface) |
28 |
25,9 |
Conductibilité en µS/cm |
9 |
12 |
GH |
0 |
0 |
KH |
0 |
0 |
pH |
5,5 |
5 |
Fer en mg/l |
0 |
0 |
Oxygène en mg/l |
8 |
4 |
Le rayonnement plus faible du soleil a probablement fait baisser la température de l’eau de deux bons degrés, l’amenant à 25,9 °C en surface. Sans l'avoir mesurée, la température ressentie était plus basse à environ 1 mètre de profondeur. La conductivité avait augmenté alors que la pluie aurait dû la faire baisser avec son eau sans minéraux ! Il est probable que les sols inondés aient causé la dissolution de nombreuses substances dans l’eau et qu’elles aient contribué à augmenter la conductivité. Il n’est pourtant guère possible qu’il se soit agi de minéraux, puisque le GH et le KH n’étaient toujours mesurables. Le pH avait baissé de 5,5 à 5,0. Ce résultat de mesure doit toutefois être considéré avec prudence car avec un KH de zéro, tous les tests de pH n’indiquent pas des résultats précis. Pour la prochaine expédition, nous nous procurerons une électrode de pH spéciale eau sans dureté ! La teneur plus faible en oxygène s'explique facilement : les inondations entraînent une infinité de processus de dégradation des matières organiques de la forêt tropicale environnante dans l’eau et ceux-ci consomment tous d’énormes quantités d’oxygène.
Une des équipes a visité un autre biotope qui n’avait pas pu être approché en février en raison des problèmes de Covid et de la tribu d’indigènes vivant à proximité. La petite rivière de Sabanitas avait elle aussi un niveau d’eau nettement supérieur, mais elle a présenté une faune de poissons intéressante aux membres de l'équipe. Seuls les scalaires altum de février étaient devenus introuvables.